|
Quelle sorte d'homme |
Les hommes ne causent pas, les tontons flinguent d’abord
Banco pour Bangkok, furia jusqu’à Bahia
Repos du guerrier ? Cela n’existe pas
Mission spéciale pour Caracas, alors
Une belle de jour sans foi ni loi
Une Barbarella s’envoie…
Le vice, la vertu, en route pour Konga Yo
Barbouzes et baltringues se prennent pour Fantômas
Les porte-flingues jouent la mélodie des caves
La symphonie pour massacre à la sulfateuse
Quelle sorte d’homme voulez-vous célébrer ?
Le trompe-la-mort, l’ancien conquistador ?
Quelle sorte d’homme technicolor ?
Quelle sorte d’alcool, en somme ?
Et lorsque sonne la fin des guerres
Des singes égarés dans l’hiver…
|
 |
Pyromane blues |
La flamme dévore la cire gravée d'ondes fragiles
La flamme dévore l'orgueil d'une mélodie facile
Perdue la trace
Que veux-tu qu'on y fasse ?
Quel cinéma, ce brasier dans la nuit froide !
Quel cinéma, ces zébrures sous les cyclades !
Calcinée l'aube
Qu'est-ce que tu veux qu'on y fasse ?
Pyromane cherche son autodafé
Pyromane cherche sa flammèche filmée
Pyromane brûle d'amour tisonné
Pyromane blues, pyromane blues
Vendue la mèche, jalousie sous les persiennes
Dans ce village, on ne vendange pas la haine
Perdue la trace
Que veux-tu qu'on y fasse ?
Vingt ans de vaines frénésies flambées, tu vois
Vingt ans de folles symphonies fument sous les toits
Calcinée l'aube
Qu'est-ce que tu veux qu'il en reste ?
|
 |
Je m'en Irai |
Ce qu'il te fallait d'aventures, de naufrages,
Ce qu'il fallait de courage, ce qu'il fallait de rage !
Sous quelle étoile, sur quel oiseau de feu,
Tu glissais dans le grand soir, tu glissais sans adieu ?
Je m'en irai sur les chemins,
Sur les chemins de terre et d'or !
Ce qu'il te restait de misère ou de colère,
Ce qu'il te restait de fièvre dans les nerfs...
Tout c'quelles chantaient, tes mélodies de poussière :
Des ombres dans la lumière et cette vue sur la mer.
Landévennec, Landévennec, tes rivières,
Landévennec, Landévennec, tes collines,
Landévennec, Landévennec, tes vieilles pierres,
Landévennec, Landévennec, tes cimetières !
|
 |
Magnitude Pop |
Elle lève le pouce macadam
Direction l'Himalaya peut-être
Elle donne sa jeunesse au hasard
Ses seize années insolentes flambent
Occidentale, ton coeur déraille
Occidentale, ta peur cavale
Elle est montée, s'est laissé capturer
L'homme en noir se marre
Magnitude pop à la barre
Les années pressent
Les coeurs se blessent, allez...
Elle ne prétend pas rougir
Elle fait sa révolution toute seule
Elle ne prend pas garde à l'azur
Qui tremble sous le soleil de juin.
|
 |
Maldoror |
Empire de bazar
Disparu des cartes
Caché quelque part
Entre Narbonne et Zanzibar
Mes amis venez, grimpez dare-dare
Et sans retard
Je vous emmène
Caresser le ciel
Voyez ma machine
Elle crache sans remord
Des crapauds mort d'amour
Des oxydes d'oxymores
De fumeroles salines
En escarbilles sanguines.
Messieurs, mesdames,
Bienvenue à bord !
J'gueulerai plus fort,
plus fort que Maldoror !
Je réveillerai l'volcan qui dort !
Amis de Kerouac
Bivouaquez là, vous dis-je
Dirigez vos coeurs vaillants vers
L'aube aphrodisiaque.
Carapaçonnés de vers
Vous ouvrirez la porte
De ce bric-à-brac carrément foutraque.
Si dans ce domaine
Au pied d'une vieille baraque
Vous croisez l'oeil de Ziggy
Ou l'iguane ventriloque
Gardez vos nerfs
Suivez mes chimères
Entre elles et moi
Traîne ce bon vieux Lucifer !
|
 |
L'eau des fossés |
Si jamais l'empire voulait de moi
Si jamais j'avais besoin de toi
Si l'or des villes salissait ma voix
M'abandonnerais-tu, mon ami ?
La Rolls va terminer sa course dans
L'eau des fossés, l'eau des fossés !
De la boue sur le costard
D'une superstar
Si jamais les poudres et les vivats
Si jamais les strass faisaient de moi
La folle des uns, le héros des autres
M'abandonnerais-tu, mon ami ?
Gare au virage
Les dérapages.
|
 |
Sémaphores |
Jean Genie, never justify yourself
C'est la vie qui meurt d'ennui
Jean Genie fais gaffe
Le monde a peur des fous furieux comme toi
Reste dehors, loin des sémaphores
Je vis loin des sémaphores
Je vis loin des sémaphores
Je marche sur des foules sonores
Un masque sur le visage blême
Un masque sur le visage blême
L'an prochain, Jérusalem
Le soir, j'écris des histoires
Le soir, j'écris des histoires
De filles qui se lèvent trop tard
Une chaise, au lever du jour
Une chaise, au lever du jour
Des vautours qui tournent autour.
|
 |
Comme une balle |
Il reste à choisir
A quel moment se faire la malle
Il reste à savoir
Combien de matins pâles encore
Je n'veux plus moisir à Mouffetard
Il reste à choisir
Si l'on se souviendra de ça
Il reste à savoir
Si la chimère nous survivra
Je n'veux plus courtiser l'espoir
J'aimais le fil des jours
J'aimais le fil des nuits
J'ai filé comme une balle
Et puis j'ai perdu le fil
Il reste à choisir
La scène du crime, le lieu du drame
Il reste à savoir
A quel moment rompre le fil
La fête est terminée.
|
 |
Tu m'as laissé là |
Donne-toi la peine de franchir la porte
Explore le jardin des années mortes
Elles restent là, elles restent là
Elles ne veulent pas que tu les emportes avec toi
Protège-moi
Tu m'as laissé là
C'était l'enfance jusqu'à la transe
Tu m'as laissé là
Quelle magie noire, quand on y pense
Respire le parfum, l'enfance de l'art
Exhume tes mémoires, là quelque part
Elles restent là, elles restent là
Elles ne veulent pas que tu les emportes avec toi
Protège-moi.
|
 |
La garçonne |
Elle dort, la garçonne
Près de moi comme une mère
Elle rêve, la garçonne
Le venin des vipères
Elle attend son heure
Elle dort, la garçonne
Près de moi comme une mère
La garce
Je fuis la garçonne
Dans les pianos qui résonnent
Je ruse la garçonne
On dit que Berlin s'abandonne
Elle attend son heure
Je fuis la garçonne
Dans les pianos qui résonnent
La chaleur, le voyage
Les opiums, les oriflammes
La nuit recrache
Les idées lâches
Celles qu'on remâche
Celles qui tuent à la tâche.
|
 |
Les grands ducs |
Alcools, rappelez-moi
Les visages des grands-ducs
La noblesse magnétique
Portés disparus, tous !
Larsens, lourds décibels
Fardés de rebelle rimmel
La prunelle du septième ciel
Portés disparus, tous !
Golden Boys du pétrole ou d'interpol
Permettez qu'on s'efface
Permettez qu'on trace
Les grands-ducs se cassent, les grands-ducs se lassent
Cache tes pleurs puis ravale ta douleur
Pêle-mêle, fin de bordel
La finance du scalpel
La folie sous tutelle
Portés disparus, tous !
Ailleurs emmenez-moi
Loin des villes nouvelles Babel
Des novotels infidèles
Portés disparus, tous !
|
 |
|