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Cent ans |
J'ai cent ans et j' suis bien content
J' suis assis sur un banc
Et je regarde les contemporains
C'est dire si j' contemple rien
J' file des coups d' canne aux passants
Des coups d' pompe aux clébards
Qui m'énervent et j' me marre
On peut rien m' dire, j' suis trop vieux
Trop fragile, trop précieux
J'ai cent ans qui dit mieux
J'ai plus d'amour, plus d' plaisir
Plus de haine, plus d' désirs
Plus rien
Mais j' suis comme le platane
Un peu d' pluie, j' suis en vie, ça m'suffit
J' suis bien
J'ai des marmots qui m' courent partout autour
Des gonzesses moins, mais ça mange pas d' pain
J' parle aux oiseaux, comme disait l'autre idiot
Et j' me d'mande où j'ai mis mon chapeau
J'ai cent ans et j' suis bien content
J'ai encore mal aux dents
Mais la souffrance c'est très rassurant
Ça n'arrive qu'aux vivants
J'attends tranquille sur mon banc
Que ce vieux monde explose
Tant il se décompose
Moi ça fait quatre vingt quinze ans
Que j' crois plus à grand chose
Il est temps que j' me repose
J'ai plus d'amour, plus d' plaisir
Plus de haine, plus d' désirs
Plus rien
Mais j' suis comme le platane
Comme ma canne, j' suis solide et ancien
J' suis bien
J' souhaite pas aux p'tits jeunes une bonne guerre
Vu qu' moi j'en ai pas eu, à part Mai 68
Mais j' me rappelle même plus en quelle année c'était
Ni qui c'est qu'avait gagné
J'ai pas cent ans, je faisais semblant
C'étaient qu' des mots, du vent
Mais j'aimerais bien les avoir demain
Même aujourd'hui j' veux bien
Pour jouir enfin du bonheur
D'avoir pu traverser
Sans me faire écraser
Cette pute de vie, ses malheurs
Ses horreurs, ses dangers
Et ses passages cloutés
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Fatigué |
Jamais une statue ne sera assez grande
Pour dépasser la cime du moindre peuplier
Et les arbres ont le cœur infiniment plus tendre
Que celui des hommes qui les ont plantés
Pour toucher la sagesse qui ne viendra jamais
Je changerai la sève du premier olivier
Contre mon sang impur d'être civilisé
Responsable anonyme de tout le sang versé
Fatigué, fatigué
Fatigué du mensonge et de la vérité
Que je croyais si belle, que je voulais aimer
Et qui est si cruelle que je m'y suis brûlé
Fatigué, fatigué
Fatigué d'habiter sur la planète Terre
Sur ce brin de poussière, sur ce caillou minable
Sur cette fausse étoile perdue dans l'univers
Berceau de la bêtise et royaume du mal
Où la plus évoluée parmi les créatures
A inventé la haine, le racisme et la guerre
Et le pouvoir maudit qui corrompt les plus purs
Et amène le sage à cracher sur son frère
Fatigué, fatigué
Fatigué de parler, fatigué de me taire
Quand on blesse un enfant, quand on viole sa mère
Quand la moitié du monde en assassine un tiers
Fatigué, fatigué
Fatigué de ces hommes qui ont tué les indiens
Massacré les baleines, et bâillonné la vie
Exterminé les loups, mis des colliers aux chiens
Qui ont même réussi à pourrir la pluie
La liste est bien trop longue de tout ce qui m’écœure
Depuis l'horreur banale du moindre fait divers
Il n'y a plus assez de place dans mon cœur
Pour loger la révolte, le dégoût, la colère
Fatigué, fatigué
Fatigué d'espérer et fatigué de croire
A ces idées brandies comme des étendards
Et pour lesquelles tant d'hommes ont connu l'abattoir
Fatigué, fatigué
Je voudrais être un arbre, boire à l'eau des orages
Pour nourrir la terre, être ami des oiseaux
Et puis avoir la tête si haut dans les nuages
Pour qu'aucun homme ne puisse y planter un drapeau
Je voudrais être un arbre et plonger mes racines
Au cœur de cette terre que j'aime tellement
Et que ces putains d'hommes chaque jour assassinent
Je voudrais le silence enfin et puis le vent
Fatigué, fatigué
Fatigué de haïr et fatigué d'aimer
Surtout ne plus rien dire, ne plus jamais crier
Fatigué des discours, des paroles sacrées
Fatigué, fatigué
Fatigué de sourire, fatigué de pleurer
Fatigué de chercher quelques traces d'amour
Dans l'océan de boue où sombre la pensée
Fatigué, fatigué
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Miss Maggie |
Femme du monde ou bien putain
Qui bien souvent êtes les mêmes
Femme normale, star ou boudin,
Femelles en tout genre je vous aime
Même à la dernière des connes,
Je veux dédier ces quelques vers
Issus de mon dégoût des hommes
Et de leur morale guerrière
Car aucune femme sur la planète
N' sera jamais plus con que son frère
Ni plus fière, ni plus malhonnête
A part peut-être Madame Thatcher
Femme je t'aime parce que
Lorsque le sport devient la guerre
Y a pas de gonzesse ou si peu
Dans les hordes de supporteurs
Ces fanatiques, fous-furieux
Abreuvés de haines et de bières
Déifiant les crétins en bleu,
Insultant les salauds en vert
Y a pas de gonzesse hooligan,
Imbécile et meurtrière
Y en a pas même en grande Bretagne
A part bien sûr Madame Thatcher
Femme je t'aime parce que
Une bagnole entre les pognes
Tu n' deviens pas aussi con que
Ces pauvres tarés qui se cognent
Pour un phare un peu amoché
Ou pour un doigt tendu bien haut
Y en a qui vont jusqu'à flinguer
Pour sauver leur autoradio
Le bras d'honneur de ces cons-là
Aucune femme n'est assez vulgaire
Pour l'employer à tour de bras
A part peut être Madame Thatcher
Femme je t'aime parce que
Tu vas pas mourir à la guerre
Parc' que la vue d'une arme à feu
Fait pas frissonner tes ovaires
Parc' que dans les rangs des chasseurs
Qui dégomment la tourterelle
Et occasionnellement les Beurs,
J'ai jamais vu une femelle
Pas une femme n'est assez minable
Pour astiquer un revolver
Et se sentir invulnérable
A part bien sûr Madame Thatcher
C'est pas d'un cerveau féminin
Qu'est sortie la bombe atomique
Et pas une femme n'a sur les mains
Le sang des indiens d'Amérique
Palestiniens et arméniens
Témoignent du fond de leurs tombeaux
Qu'un génocide c'est masculin
Comme un SS, un torero
Dans cette putain d'humanité
Les assassins sont tous des frères
Pas une femme pour rivaliser
A part peut être Madame Thatcher
Femme je t'aime surtout enfin
Pour ta faiblesse et pour tes yeux
Quand la force de l'homme ne tient
Que dans son flingue ou dans sa queue
Et quand viendra l'heure dernière,
L'enfer sera peuplé de crétins
Jouant au foot ou à la guerre,
A celui qui pisse le plus loin
Moi je me changerai en chien si je peux rester sur la Terre
Et comme réverbère quotidien
Je m'offrirai Madame Thatcher
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Petite |
Un briquet allumé dans ton petit poing levé
Ton regard qui se noie dans mes yeux délavés
Un keffieh un peu louche jeté sur tes épaules
Mon prénom dans ta bouche, ma photo dans ta piaule
Tes lèvres qui murmurent ces futiles refrains
Qui rouvrent des blessures dans ton cœur et le mien
Ton sourire un peu triste, une larme en cadeau
A l'accordéoniste qui fait pleurer mes mots
Quinze ans, seize ans à peine
Garde-moi ton amour
Garde-toi de la haine
Quinze ans, seize ans, je t'aime
Comme j'aime le jour
Petite, qui se lève
Une petite main jaune au revers du zomblou
Un côté un peu zone pour crier ton dégoût
De ce monde trop vieux, trop sale et trop méchant
De ces gens silencieux, endormis et contents
Quinze ans, seize ans à peine
Garde-moi ton amour
Garde-toi de la haine
Quinze ans, seize ans, je t'aime
Comme j'aime le jour
Petite, qui se lève
Et puis ce déchirures à jamais dans ta peau
Comme autant de blessures et de coups de couteau
Cicatrices profondes pour Malik et Abdel
Pour nos frangins qui tombent, pour William et Michel
Quinze ans, seize ans à peine
Garde-moi ton amour
Garde-toi de la haine
Quinze ans, seize ans, je t'aime
Comme j'aime le jour
Petite, qui se lève
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Tu vas au bal |
Tu vas au bal qu'y m' dit
J'u'y dit qui, y m' dit toi
J'u'y dit moi, y m' dit oui
J'u'y dit non je veux pas,
C'est trop loin
Y m' dit bon
Et toi t'y vas qu'j'u'y dit
Y m' dit qui, j'u'y dit toi
Y m' dit moi, j'u'y dit oui
Y m' dit non j'y vais pas,
J'ai un rhume et j'ai froid
Alors on n'a pas dansé,
On est resté à parler
On n'a rien regretté
Y parait de toute façon
Que c'était un bal con
Tu vas aux pûtes qu'y m' dit
J'u'y dit qui, y m' dit toi
J'u'y dit moi, y m' dit oui
J'u'y dit non je veux pas,
C'est trop loin
Y m' dit bon
Et toi t'y vas qu'j'u'y dit
Y m' dit qui, j'u'y dit toi
Y m' dit moi, j'u'y dit oui
Y m' dit non j'y vais pas,
J'ai malade et j'ai froid
Alors on n'a pas baisé,
On est resté à parler
On n'a rien regretté
On n'avait pas d'argent,
Y parait qu' c'est payant, poils au dent
Tu vas à l'église qu'y m' dit
J'u'y dit qui, y m' dit toi
J'u'y dit moi, y m' dit oui
J'u'y dit non je veux pas,
C'est trop loin, j' t'ai d'jà dit
Y m' dit bon
Et toi t'y vas qu' j'u'y dit
Y m' dit qui, j'u'y dit toi
Y m' dit moi, j'u'y dit oui
Y m' dit non j'y vais pas,
Y fait froid et j'ai froid
Alors on n'a pas prié,
On est resté à parler
On n'a rien regretté
Car nos âmes sont tordues
Pour pécher c'est le pied
{Nos hameçons tordus, pour pécher}
Petit pont de bois
Mon pote est mort de froid
D' toute façon y m' gonflait
Y voulait jamais bouger,
Y savait que poser des questions un peu con, comme vous
Alors j' l'ai enterré
Pis j' suis allé danser
Avec les pûtes du quartier
Dans l'église ravagée
Et j'ai rien regretté
Mais alors rien du tout
Tsouin, tsouin
C'est fini
Ouais
Ah bon, bon bin ça suffa comme si,
J'en ai marre des chansons moi.
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Près des auto-tamponneuses |
J'ai connu la Pépette
Aux autos tamponneuses
Elle, elle avait la sept
Et moi, j'avais la deuze
La sienne, elle était verte
et la mienne était verte aussi
Elle était bonne la Pépette
et c'était son métier
J'ui ai dit : Tu viens souvent
Aux autos tamponneuses ?
Elle m'a dit qu'elle venait souvent
Qu'ça la rendait joyeuse,
'm'a demandé : Mais pourquoi
Est-c'que tu m'demandes ça ?
J'ui ai dit : Mais pourquoi
Est c'que tu m'demandes ça
On est allé boire une Gueuse
Près des autos tamponneuses,
L'avait l'air beaucoup heureuse
Dans sa robe jaune,
L'était pas vraiment bêcheuse
L'était pas du tout affreuse.
Moi, j'avais des idées vicieuses
Sous mes ch'veux jaunes...
J'ai offert à Pépette
Un tour d'autos tamponneuses
Elle, elle a gardé la sept
Moi, j'ai repris la onze
Le patron d'l'auto-tampon
Qui était très gentil
Comme musique de fond
Y nous a mis Johnny
Pendant qu'mon idole chantait
"Les portes du pénis entier"
Les p'tites autos tournaient
Et tournaient et tournaient
Et moi, j'faisais exprès
De cogner dans Pépette
Même qu'un coup, sans faire exprès
Elle s'est foulée la tête.
On est allé boire une Gueuse
Près des autos tamponneuses,
L'avait l'air bien moins heureuse
Dans sa robe moche,
L'avait l'air moins amoureuse
Elle m'a dit d'un air songeuse :
Faut qu'je rentre chez ma logeuse
Quelle catastrophe...
J'ai quitté la Pépette
Près des autos tampons
J'ui ai d'mandé : Mais Pépette
Est-c'que c'est ton vrai nom ?
Elle m'a dit : C'que t'es bête
C'est mon surnom pauvre con
Mon vrai nom, c'est Zézette
Mais ça fait un peu long
On a mangé ensemble
Une glace au chocolat,
Elle, elle a pris framboise
Et moi, j'ai rien mangé,
J'voulais une glace à la viande
Oui, mais y'en avait plus,
Ou alors viande hachée
Mais ça coule le long du cornet.
On est allé boire une Gueuse
Près des autos tamponneuses
J'l'ai trouvée soudain hideuse
Sa robe trouée
J'ui ai dit : Tu sais, p'tite pisseuse
J'préfère les autos tamponneuses
Toi, t'es pas assez luxueuse
Mais dis moi, quelle heure qu'il est ?
Quelle heure qu'il est ?
Quelle enc...
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Morts les enfants |
Chiffon imbibé d'essence,
Un enfant meurt en silence
Sur le trottoir de Bogotá
On ne s'arrête pas
Dechiqu'tés aux champs de mines,
Décimés aux premières lignes
Morts les enfants de la guerre
Pour les idées de leur père
Bal à l'ambassade,
Quelques vieux malades
Imbéciles et grabataires
Se partagent l'univers
Morts les enfants de Bopale,
Industrie occidentale
Parti dans les eaux du Gange,
Des avocats s'arrangent
Morts les enfants de la haine
Près de nous où plus lointaine
Morts les enfants de la peur
Chevrotine dans le cœur
Bal à l'ambassade,
Quelques vieux malades
Imbéciles et militaires
Se partagent l'univers
Morts les enfants du Sahel,
On accuse le soleil
Morts les enfants de Seveso,
Morts les arbres, les oiseaux
Morts les enfants de la route,
Dernier week-end du mois d'août
Papa picolait sans doute
Deux ou trois verres, quelques gouttes
Bal à l'ambassade,
Quelques vieux malades
Imbéciles les tortionnaires
Se partagent l'univers
Mort l'enfant qui vivait en moi,
Qui voyait en ce monde-là
Un jardin, une rivière
Et des hommes plutôt frères
Le jardin est une jungle,
Les hommes sont devenus dingues
La rivière charrie les larmes,
Un jour l'enfant prend une arme
Bal sur l'ambassade,
Attentat grenade
Hécatombe au ministère
Sur les gravats, les grabataires
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La pêche à la ligne |
C'est à peine l'aurore
Et je tombe du plume
Mon amour dort encore
Du sommeil de l'enclume
Je la laisse à ses rêves
Où je n' suis sûrement pas
Marlon Brando l'enlève,
Qu'est c' que je foutrais là ?
Sur un cheval sauvage,
Ils s'en vont ridicules
Dehors y a un orage,
Y sont mouillés c'est nul !
Moi j'affûte mes gaules
Pour partir à la pêche
Musette sur l'épaule,
Saucisson, bière fraîche
Quand le soleil arrive,
Mon amour se réveille
Le cœur à la dérive,
Les yeux pleins de sommeil
Téléphone à sa mère
Qu'est sa meilleure amie
Paroles éphémères
Et tous petits soucis
J'aimerais bien entendre
Ce qu'elle dit de moi
C'est sûrement très tendre,
Enfin bon, j'entends pas
Moi je plante mon hameçon
Tout en haut d'une branche
Je tire sur le nylon,
Me ruine une phalange
Le jour avance un peu,
Mon amour se maquille
Un œil et puis les deux,
C'est futile mais ça brille
Qui veut-elle séduire,
Je suis même pas là
Je me tue à lui dire
Qu'elle est mieux sans tout ça
Que ses yeux sont plus clairs
Quand ils sont dans ma poche
Que vouloir trop plaire
C'est le plaisir des moches
Moi je sors une truite
D'au moins cent vingts kilos
J' l'ai pitié trop petite,
Je la rejette à l'eau
Il est midi passé,
J e reviens les mains vides
Trop de vent, pas assez,
L'eau était trop humide
Alors je rentre chez moi
Triste comme un menhir
Et personne n'est là
Pour m'entendre mentir
Mon amour est partie,
Est partie pour toujours
J'ai perdu mon amour
Et j'ai perdu ma vie
x2
J'emmènerai dimanche
Si je peux ma gamine
S'emmêler dans les branches
A la pêche à la ligne
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Socialiste |
J' peux pas dire qu'elle était vulgaire
Ou arrongante
L'était même plutôt au contraire
Elégante
Comme une tartine de confiture
Dans l' café
Comme un graffiti sur le mur
Des W.C.
J' l'ai rencontrée dans une manif'
Pacifiste
Ça castagnait sérieux avec
La police
J' m'étais fait mal en balaçant
Un pavé
J' m'étais foulé la ch'ville du bras
Le poignet
Elle était socialiste
Protestante et féministe
Un peu chiante et un peu triste
Institutrice
Croyait qu' le matin du grand soir
Allait v'nir
Croyait au grand souffle d'espoir
Sur l'av'nir
Genre de conn'ries qu' déjà quèqu' part
J'avais lues
Dans Minute ou dans un journal
Je sais plus
Elle m'a parlé d' Bernard Tapie
Enthousiaste
M'a dit qu'il avait du génie
Et d' la classe
J'ui ai dit: t'as raison, Ginette
C'est Karl Marx
En plus balèze, zn plus honnête
En plus efficace
Moi j'étais rien-du-toutiste
Anarcho-mitterandiste
J' sais même pas si ça existe
Mais ça m'excite
Pi elle m'a dit qu'elle avait des
Relations
Qu'elle était potes avec un pote
A Tonton
Qu'elle avait dîné y a un mois
Chez Jack Lang
Que Guy Bedos avait r'pris quatr' fois
De la viande
J'ui ai dit qu' moi j' fréquentais plus
Les salons
Que j'avais connu Charles Hernu
En prison
Qu' j'avais bouffé une fois dans un
Ministère
Qu'objectivement c'était meilleur
Chez ma mère
Elle était socialiste
S' méfiait des écologistes
Détestait les communistes
Et les dentistes
J'ui ai dit: Ginette, faut plus m' parler
D' politique
On va finir par s'engueuler
C'est classique
Comment veux-tu que j' sois d'accord
Avec toi
J'ai d'jà du mal à être d'accord
Avec moi
Elle m'a dit: J' m'appelle pas Ginette
D' toutes façons
J' m'appelle Simone, si ça t' fait rien
J'ai dit: Bon
Pi faut qu' j' m'en aille, faut que j' retourne
Gare de Lyon
Avant qu'on m' vole ma mobylette
Ça s'rait con
C'est comme ça qu' ma socialiste
Qui avait si peur des voleurs
M'a largué en pleine manif
A cause d'un vélomoteur
Comment tu veux changer la vie
Si tu balises pour ton bien?
On peut pas être à la fois
Un mouton et un mutin
On peut pas être à la fois
Et au four et au moulin
On peut pas être à la fois
Jean Dutour et Jean Moulin
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Mistral gagnant |
A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder les gens tant qu'y en a
Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra
En serrant dans ma main tes p'tits doigts
Pis donner à bouffer à des pigeons idiots
Leur filer des coups d' pieds pour de faux
Et entendre ton rire qui lézarde les murs
Qui sait surtout guérir mes blessures
Te raconter un peu comment j'étais mino
Les bonbecs fabuleux qu'on piquait chez l' marchand
Car-en-sac et Minto, caramel à un franc
Et les mistrals gagnants
A r'marcher sous la pluie cinq minutes avec toi
Et regarder la vie tant qu'y en a
Te raconter la Terre en te bouffant des yeux
Te parler de ta mère un p'tit peu
Et sauter dans les flaques pour la faire râler
Bousiller nos godasses et s' marrer
Et entendre ton rire comme on entend la mer
S'arrêter, r'partir en arrière
Te raconter surtout les carambars d'antan et les cocos bohères
Et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres
Et nous niquaient les dents
Et les mistrals gagnants
A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder le soleil qui s'en va
Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fou
Te dire que les méchants c'est pas nous
Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux
Car ils ont l'avantage d'être deux
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut
Que s'envolent les cris des oiseaux
Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants
Et les mistrals gagnants
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Dès que le vent soufflera |
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme, Tatatin
Moi la mer elle m'a pris
Je m' souviens un Mardi
J'ai troqué mes santiags
Et mon cuir un peu zone
Contre une paire de docksides
Et un vieux ciré jaune
J'ai déserté les crasses
Qui m' disaient "Sois prudent"
La mer c'est dégueulasse
Les poissons baisent dedans
{Refrain:}
Dès que le vent soufflera
Je repartira
Dès que les vents tourneront
Nous nous en allerons
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme
Moi la mer elle m'a pris
Au dépourvu tans pis
J'ai eu si mal au cœur
Sur la mer en furie
Qu' j'ai vomi mon quatre heures
Et mon minuit aussi
J' me suis cogné partout
J'ai dormi dans des draps mouillés
Ça m'a coûté ses sous
C'est d' la plaisance, c'est le pied
{Refrain}
Ho ho ho ho ho hissez haut ho ho ho
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme
Mais elle prend pas la femme
Qui préfère la campagne
La mienne m'attend au port
Au bout de la jetée
L'horizon est bien mort
Dans ses yeux délavés
Assise sur une bitte
D'amarrage, elle pleure
Son homme qui la quitte
La mer c'est son malheur
{Refrain}
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prends l'homme
Moi la mer elle m'a pris
Comme on prend un taxi
Je ferai le tour du monde
Pour voir à chaque étape
Si tous les gars du monde
Veulent bien m' lâcher la grappe
J'irais aux quatre vents
Foutre un peu le boxon
Jamais les océans
N'oublieront mon prénom
{Refrain}
Ho ho ho ho ho hissez haut ho ho ho
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prends l'homme
Moi la mer elle m'a pris
Et mon bateau aussi
Il est fier mon navire
Il est est beau mon bateau
C'est un fameux trois mats
Fin comme un oiseau {Hissez haut}
Tabarly, Pageot
Kersauson ou Riguidel
Naviguent pas sur des cageots
Ni sur des poubelles
{Refrain}
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prends l'homme
Moi la mer elle m'a pris
Je m' souviens un Vendredi
Ne pleure plus ma mère
Ton fils est matelot
Ne pleure plus mon père
Je vis au fil de l'eau
Regardez votre enfant
Il est parti marin
Je sais c'est pas marrant
Mais c'était mon destin
{Refrain 3x}
Dès que le vent soufflera
Nous repartira
Dès que les vents tourneront
Je me n'en allerons
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Triviale poursuite |
Question d'histoire d'abord:
Où est la Palestine?
Sous quelle botte étoilée?
Derrière quels barbelés?
Sous quel champ de ruines?
Question d'histoire encore:
Combien de victimes,
Combien de milliers d'enfants
Dans les décombres des camps
Deviendront combattants?
J'en sais rien, j' donne ma langue au chagrin
Si tu sais, toi, souffle-moi
Question d' géographie:
Où est la Kanaky?
Combien de flics, de soldats
Pour tenir Nouméa
Pour flinguer Eloi?
Combien de petits blancs
De colons arrogants
Se partagent la terre?
Et combien de misère
Pour le peuple kanak?
Combien de coups de matraque?
J'en sais rien, j' donne ma langue au chagrin
Si tu sais, toi, souffle-moi
Question de sport:
Qui détiendra le record
Et restera vivant
Libre et innocent
Derrière les barreaux?
Vingt ans pour Otelo
Autant pour Mandela
Et combien de hors-la-loi
Chez ces p'tits juges en bois
Dont on fait les salauds
J'en sais rien, j' donne ma langue ay chagrin
Si tu sais, toi, souffle-moi
Question science et nature:
Où balancer ces ordures?
Allez, à la Vologne!
Ces chiens qui assassinent
Ces rats qui emprisonnent!
Question d' littérature:
Qui a écrit que les hommes
Naissaient libres, égaux?
Libres mais dans le troupeau
Egaux devant les bourreaux?
J'en sais rien, j' donne ma langue au chagrin
si tu sais, toi, souffle-moi
Souffre-moi
Souffre-moi
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Il pleut |
Tu peux pas t' casser, y pleut
Ça va tout mouiller tes ch'veux
J' sais qu' tu s'ras jolie quand même
Mais quand même tu s'ras partie
Moi y m' restera à peine
Que ma peine et mon envie
De te coller quelques beignes
Et quelques baisers aussi
Fais gaffe, dehors c'est pas mieux
Y a d' la haine dans tous les yeux
Y a des salauds très dangereux
Et des imbéciles heureux
Je suis mille fois meilleur qu'eux
Pour soigner tes petits bleus
Tu peux pas t' casser, y pleut
Ça va tout mouiller tes ch'veux
Tu peux pas t' casser parc' que
T'as pas l' droit, c'est pas du jeu
On avait dit qu' tous les deux
On resterait près du feu
T'aurais pu attendre un peu
J'allais bientôt être vieux
Tu peux pas t' casser, y pleut
Ça va tout mouiller tes ch'veux
Tu peux pas t' casser, je t'aime
A m'en taillader les veines
Et pi d'abord ça suffit
On s' casse pas à six ans et d'mi
Allez, d'accord, t'as gagné
Je te rallume la télé
Mais tu peux pas t' casser, y pleut
Ça va tout mouiller tes ch'veux
Tu peux pas t' casser, y pleut
Ça va tout mouiller mes yeux
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Putain de camion |
Putain c'est trop con
Ce putain d' camion
Mais qu'est-ce qu'y foutait là
Putain de vie d' merde
T'as roulé dans l'herbe
Et nous, tu nous plantes là
J'espère au moins qu' là-haut
Y a beaucoup moins d' salauds
Tu nous laisses avec les chiens
Avec les méchants les crétins
Sous un soleil qui brille moins fort et moins loin
J' voudrais m' blottir dans un coin
Avec Marius avec Romain
Pleurer avec eux jusqu'à la saint-glinglin
Putain j'ai la rage
Contre ce virage
Et contre ce jour-là
Où tu t'es vautré
Dire qu' c'était l'été
Dans ma tête y fait froid
J'espère au moins qu' là-haut
T'as acheté un vélo
Lolita a plus d' parrain
Nous on a plus notre meilleur copain
T'étais un clown mais t'étais pas un pantin
Enfoiré on t'aimait bien
Maintenant on est tous orphelins
Putain d' camion, putain d' destin, tiens ça craint
Enfoiré on t'aimait bien
Maintenant on est tous orphelins
Putain d' camion, putain d' destin, tiens ça craint
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La mère à titi |
Sur la tabl' du salon
Qui brille comme un soulier
Y a un joli napp'ron
Et une huitr'-cendrier
Y a des fruits en plastique
Vach'ment bien imités
Dans une coupe en cristal
Vach'ment bien ébréchée
Sur le mur, dans l'entrée
Y a les cornes de chamois
Pour accrocher les clés
D' la cave où on va pas
Les statuettes africaines
Côtoient sur l'étagère
Les p'tites bestioles en verre
Saloperies vénitiennes
C'est tout p'tit, chez la mère à Titi
C'est un peu l'Italie
C'est l' bonheur, la misère et l'ennui
C'est la mort, c'est la vie
Y a une belle corrida
Sur un moche éventail
Posé au d'ssus du sofa
Comme un épouvantail
Sur la dentelle noire
Y a la mort d'un taureau
Qui a du mal à croire
Qu'il est plus sous Franco
Y a une pauvre vierge
Les deux pieds dans la flotte
Qui se couvre de neige
Lorsque tu la gigotes
Le baromètr' crétin
Dans l'ancre de marine
Et la photo du chien
Tirée d'un magazine
C'est tout p'tit, chez la mère à Titi
Mais y a tout c' que j' te dis
C'te femme là, si tu la connais pas
T'y crois pas, t'y crois pas
Sur la télé qui trône
Un jour j'ai vu un livre
J' crois qu' c'était “Le Grand Meaulnes”
Près d' la marmite en cuivre
Dans le porte-journeaux
En rotin tu t'en doutes
Y a Nous-Deux, l' Figaro
L' Catalogue d' la Redoute
Pi au bout du couloir
Y a la piaule à mon pote
Où vivent ses guitares
Son blouson et ses bottes
Sa collec' de B.D.
Et au milieu du souk
Le mégot d'un tarpé
Et un vieux New Look
C'est tout p'tit, chez la mère à Titi
Le Titi y s'en fout
Y m' dit qu' sa vie est toute petite aussi
Et qu' chez lui, c'est partout
Quand y parle de s' barrer
Sa mère lui dit qu'il est louf'
Qu'il est même pas marié
Qu' ses gonzesses sont des pouffes
Et qu' si y s'en allait
Pas question qu'y revienne
Avec son linge sale à laver
A la fin d' chaque semaine
Alors y reste là
Ettouffé mais aimé
S'occupe un peu des chats
En attendant d' bosser
Y voudrait faire chanteur
Sa mère y croit d'ailleurs
Vu qu'il a une belle voix
Comme avait son papa
C'est tout p'tit, chez la mère à Titi
C'est un peu l'Italie
C'est l' bonheur, la misère et l'ennui
C'est la mort, c'est la vie
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Morgane de toi |
Y'a un mariole, il a au moins quatre ans
Y veut t'piquer ta pelle et ton seau
Ta couche-culotte avec les bombecs dedans
Lolita défends-toi fous-y un coup d'rateau dans l'dos.
Attends un peu avant d'te faire emmerder
Parces p'tits machos qui pensent qu'à une chose
Jouer au docteur non conventionné
J'y ai joué aussi je sais de quoi j'cause.
J'les connais bien les playboys des bacs à sable
J'draguais leurs mères avant d'connaître la tienne
Si tu les écoutes y t'f'ront porter leurs cartables
'reus'ment qu'j'suis là que j'te r'garde et que j't'aime.
Lola,
J'suis qu'un fantôme quand tu vas où j'suis pas
Tu sais ma môme que j'suis morgane de toi
J'sui morgane de toi
Comme j'en ai marre de m'faire tatouer des machins
Qui m'font comme une bande dessinée sur la peau
J'ai écrit ton nom avec des clous dorés un par un
Plantés dans le cuir de mon blouson dans l'dos
T'es la seule gonzesse que j'peux t'nir dans mes bras
Sans m'démettre une épaule sans plier sous ton poids
Tu pèses moins lourd qu'un moineau qui mange pas
Déploie jamais tes ailes, Lolita t'envole pas.
Avec tes miches de rat qu'on dirait des noisettes
Et ta peau plus sucrée qu'un pain au chocolat
Tu risques d'donner faim à un tas de p'tits mecs
Quand t'iras à l'école si jamais t'y vas.
Lola
J'suis qu'un fantôme quand tu vas où j'suis pas
Tu sais ma môme que j'suis morgane de toi
J'suis morgane de toi.
Qu'ess-tu m'racontes ? Tu veux un petit frangin ?
Tu veux qu'j't'achète un ami pierrot ?
Eh ! Les bébés ça s'trouve pas dans les magasins et j'crois pas
Que ta mère voudra qu'j'lui fasse un petit dans l'dos.
Ben quoi Lola on est pas bien ensemble ?
Tu crois pas qu'on est déjà bien assez nombreux ?
T'entends pas ce bruit c'est le monde qui tremble
Sous les cris des enfants qui sont malheureux.
Allez viens avec moi j't'embarque dans ma galère
Dans mon arche y'a d'la place pour tous les marmots
Avant qu'ce monde devienne un grand cimetière
Faut profiter un peu du vent qu'on a dans l'dos.
Lola
J'suis qu'un fantôme quand tu vas où j'suis pas
Tu sais ma môme que j'suis morgane de toi.
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Manu |
Eh Manu rentre chez toi
Y a des larmes plein ta bière
Le bistrot va fermer
Pis tu gonfles la taulière
J'croyais qu'un mec en cuir
Ça pouvait pas chialer
J'pensais même que souffrir
Ça pouvait pas t'arriver
J'oubliais qu'tes tatouages
Et ta lame de couteau
C'est surtout un blindage
Pour ton cœur d'artichaut
Eh déconne pas Manu
Va pas t'tailler les veines
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent
On était tous maqués
Quand toi t'étais tous seul
Tu disais : "J'me fais chier
Et j'voudrais sauver ma gueule"
T'as croisé cette nana
Qu'était faite pour personne
T'as dit : "Elle est pour moi
Ou alors y a maldonne"
T'as été un peu vite
Pour t'tatouer son prénom
A l'endroit où palpite
Ton grand cœur de grand con
Eh déconne pas Manu
C't'à moi qu'tu fais d'la peine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent
J'vais dire on est des loups
On est fait pour vivre en bande
Mais surtout pas en couple
Ou alors pas longtemps
Nous autres ça fait un bail
Qu'on a largué nos p'tites
Toi t'es toujours en rade
Avec la tienne et tu flippes
Eh Manu vivre libre
C'est souvent vivre seul
Ça fait p't-être mal au bide
Mais c'est bon pour la gueule
Eh déconne pas Manu
Ça sert à rien la haine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent
Elle est plus amoureuse
Manu faut qu'tu t'arraches
Elle peut pas être heureuse
Dans les bras d'un apache
Quand tu lui dis "je t'aime"
Si elle te d'mande du feu
Si elle a la migraine
Dès qu'elle est dans ton pieu
Dis-lui qu't'es désolé
Qu't'as dû t'gourrer de trottoir
Quand tu l'as rencontrée
T'as dû t'tromper d'histoire
Eh déconne pas Manu
Va pas t'tailler les veines
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent
Eh déconne pas Manu
Ça sert à rien la haine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent
Eh déconne pas Manu
C't'à moi qu'tu fais d'la peine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent
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Me jette pas |
Ben tu vois
Même moi
J'ai craqué
J'ai glissé
Quelquefois
Qu'est-c' tu crois?
Qu' j' suis en bois?
Qu' ces pisseuses
Aguicheuses
Me laissent froid?
Même moi
Qu'est-c' tu crois?
Qu' j' suis un ange?
Qu' ça m' démange
Pas un peu?
Déteste-moi
Mon amour
J'aimerai ça
Pas toujours
Mais un peu
Mais me jette pas
J' suis consigné chez toi
Me jette pas
Ou jette-toi avec moi
Tu r'marqueras
Qu' j'ai pas nié
Pris la main
Dans l' panier
J'ai avoué
J'ai pas dit
C'est pas moi
Cette fille j' la
Connais pas
J' la connais
Après tout
Tu t'en fous
Tu savais
Qu' la vie est
Dégueulasse
Que l'amour
Dure toujours
Et qu' c'est là
Qu'est parfois
L'angoisse
Mais me jette pas
N'existe pas sans moi
Me jette pas
Ou jette-toi avec moi
T'as raison
Les hommes sont
Des salauds
Des pas beaux
C'est pour ça
Que j' préfère
Les nanas
J' les préfère
Un peu trop
Quelquefois
Tu m' dis qu' toi
C' que t'aimes pas
C'est l' mensonge
Que ça t' ronge
Et qu' tu meurs
Moi c'est la
Vérité
Qu' j' trouve triste
A pleurer
Et je pleure
Mais me jette pas
J' me f'rai tout p'tit, tout plat
Me jette pas
Ou jette-toi avec moi
Y a pas d'ange
Sur cette terre
A part dans
Les cimetières
Les églises
Y a qu' des types
Comme il faut
‘Vec leur bite
Leur couteau
Sous la ch'mise
J' suis qu' un mec
Fais avec
Mais fais pas
Comme moi
Mon amour
Où à peine
Pour t' venger
Mais sans haine
Sans regret
Sans amour
Mais me jette pas
Moi non plus je m'aime pas
Me jette pas
Ou jette-toi avec moi
{2x}
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Jonathan |
U JONATHANE UYI JUDANA
UYI SIHLANYANA
U'MNGISANA UHI NZULANA
KODWA U JONATHANE U M'AFRIKA
NGE NZALO
IREBELE, ELEHLAZA ELEMILE
Entre guitare et fusil
Jonathan a bien choisi
Ses chansons sont des pavés
Des brûlots
Qui donnent des ailes aux marmots
Sa musique a fait rouiller
Les barbelés
Et scié bien des barreaux
A Soweto, dans le ghetto
Jonathan pourtant ne porte aucun drapeau
Entre le noir et le blanc
Jonathan n'a pas choisi
Car depuis la nuit des temps
Il sait aussi
Que tous les salauds sont gris
Que l'homme est un loup pour l'homme
Un peu partout
Jonathan sait pourtant
Qu'à Soweto, dans le ghetto
Les loups blancs sont plus sauvages et plus méchants
Jonathan est un peu feuj' et un peu fou
Un peu british, un peu zoulou
Mais Jonathan est africain avant tout
Rebelle, vivant et debout
Entre les loups, les agneaux
Jonathan, je t'ai choisi
Tu m'as raconté Neil Aggett
Et Steve Biko
Assassinés par les fachos
Moi je t'ai parlé d'Eloi Machoro
Des enfoirés qu'ont eu sa peau
Et puis Loïc, et puis nos flics
Jonathan, prête-moi ta guitare que j' t'explique
Jonathan, je suis comme toi un peu fou
Un peu kanak, un peu zoulou
Un peu beur, un peu basque, un peu tout
Rebelle, vivant et debout
Entre guitare et fusil
Jonathan a bien choisi
Ses chansons sont des pavés
Des brûlots
Qui donnent des ailes aux marmots
Sa musique a fait rouiller
Les barbelés
Et sciés bien des barreaux
A Soweto, dans le ghetto
Jonathan pourtant ne porte aucun drapeau. {2x}
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