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Les prisons de Nantes |
Dans les prisons de Nantes
Y avait un prisonnier
Personne ne vint le "vouère"
Que la fille du geôlier
Un jour il lui demande
Et que dit-on de "moué"?
On dit de vous en ville
Que vous serez pendu
{variante:
On dit de vous en ville
Que demain vous mourrez}
Mais s´il faut qu´on me pende
Déliez-moi les pieds
La fille était jeunette
Les pieds lui a délié
Le prisonnier alerte
Dans la Loire s´est jeté
{variante:
Le prisonnier alerte
Dans la Loire a sauté}
Dès qu´il fût sur les rives
Il se prit à chanter
Je chante pour les belles
Surtout celle du geôlier
Si je reviens à Nantes
Oui je l´épouserai
Dans les prisons de Nantes
Y avait un prisonnier
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Le soleil est noir |
Bel oiseau blanc du bout du monde,
Fils de deux muets, fils du pays,
Rebelle semblant entre deux mondes,
Tir d´aile sanglant de quel pays?
Feu noir sur trois abers,
Sang noir sur dix estuaires,
Sept îles et fer en pluie.
Battu de vent, flottant bastion,
Battu devant, flots, tourbillons,
Battu, battant sang pavillon,
Soleil levant, noir sans rayons.
Noirs l´eau, le feu, la terre,
Noirs de feu les deux airs,
Le vent, la brume aussi.
Mer est en brume, soleil déforme,
Terre est en brume, vieille difforme,
Doigts sont changeant en dix corneilles
Poissons sanglants en dix orteils.
Pigeons de feu sur mer,
Poison de gueux sous mer,
Sept îles et fer en pluie.
Morte saison sans floraison,
Morte maison, sang, déraison.
Saisons perdues en oraisons,
Moissons perdues sans rébellion.
Feuillaison en hiver,
Fenaison en désert
Grésil de fer en pluie.
Discours de feu, discours de veau,
Concours de peu, discours dévots,
Secours de peu, futiles travaux,
Séjour de feu pour mille chevaux.
Noire langue des vipères,
Noire lande de colère,
Les vents, les hommes aussi.
Mil malloz ru (*), chant de l´épée,
Mille noires statues, noirs policiers,
Mille poings tendus, dix poings brisés,
Mille printemps dus pour mille années.
Cent mille hommes en colère,
Mille hommes sans la mer,
Sang, larmes et fer en pluie.
Mortes tribus sans héritiers,
Portent tribut, sang à payer.
Soleil fendu, bois condamnés,
Sol est venu, lois sont damnées.
Au temps que meurt la mer,
Autant se meurt la terre,
Sous peur, sous fer en pluie.
Jour de demain, courage ardent,
Jour de Samain, coups, rage aux dents
Seront les veaux perdant sang blancs
Seront les loups perdant cent dents.
Rouge fin, rouge avers,
Rouges poings, rouge guerre
Rouges mains, rouges serres
Rouge festin, rouge chair
Rouge vin, rouge bière
Le feu, la mer aussi.
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Les filles des forges (pilé menu) |
Digue, ding don, don, ce sont les filles des forges
Des forges de Paimpont, digue ding dondaine
Des forges de Paimpont, dingue ding dondon
Digue, ding don, don, elles s´en vont à confesse
Au curé du canton, digue ding dondaine
Au curé du canton, dingue ding dondon
Digue, ding don, don, qu´avions-vous fait les filles
Pour demander pardon, digue ding dondaine
Pour demander pardon, dingue ding dondon
Digue, ding don, don, j´avions couru les bals
Et les jolis garçons, digue ding dondaine
Et les jolis garçons, dingue ding dondon
Digue, ding don, don, ma fille pour pénitence
Nous nous embrasserons, digue ding dondaine
Nous nous embrasserons, dingue ding dondon
Digue, ding don, don, je n´embrasse point les prêtres
Mais les jolis garçons, digue ding dondaine
Qu´ont du poil au menton, dingue ding dondon
Digue, ding don, don, ce sont les filles des forges
Des forges de Paimpont, digue ding dondaine
Des forges de Paimpont, dingue ding dondon
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Princes qu'en mains tenez |
Vous qu´en main tenez tout votre peuple
Pille tant l´hyver que l´este,
Voyez qu´il a trop povre este.
Sont cours aux robins des Princes de Bretagne,
Sont coups aux vilains si Princes les dédaignent,
Ni les cours aux vilains, ni les coups aux robins.
C´est par déplaisirs, faim et froidure
Que les povres gens meurent souvent,
C´est sans déplaisir, fain et froidure,
Que seigneurs entre eux vont battant.
Seigneurs nous tenez comme rebelles,
Parlant plus en hault qu´en bas ton.
Justice ne menez qu´au baston.
Gens qui de justice avez la charge,
Par trop n´y voyez qu´en prélats,
De vous en parler suis très las.
Souvent vous tenez femme pour folle,
Qui se vend pour le plus donnant,
Mais pire faictes-vous bien souvent.
A la fois suffit une cavale,
Au Roy une robe un hostel.
Le Roy se mourra, je suis tel.
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Complainte Gallaise |
C´est entre nous, les jeunes filles, {2x}
vous qui voulez, malon la la,
vous qui voulez vous marier. {2x}
Ne prenez point de ces jeunes hommes {2x},
ni de ces gars, malon la la,
ni de ces garçons débauchés. {2x}
Le soir en vont à la débauche {2x},
de cabaret, malon la,
de cabaret en cabaret. {2x}
Et puis le soir, quand i s´ramassent {2x},
font les malins, malon la la,
le carillon à la maison. {2x}
Galant, tiens-tu à tes promesses {2x},
quand tu m´disais, malon la,
quand tu m´disais "Faisons l´amour"?
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Kiss the children for me Mary |
Kiss the children for me Mary
Ne les laisse pas languir
Dis-leur combien je travaille pour eux
J´ai le cœur brisé de partir
N´oublie pas ton ouvrage de la journée
Penserai fort à toi, Mary
A des miles et des miles de toi
Je construis des digues, des usines
Je transporte des montagnes
Serai près de vous en novembre
Quand reviendrai de campagne
Kiss the children for me Mary
Ne les laisse pas languir
Dis leur combien je travaille pour eux
J´ai le cœur brisé de partir
Kiss the children for me Mary
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Complainte de Yuna Madalen |
Marie Madalen, du fond du passé
Le printemps ramène les longues journées
Les journées de peine dans les champs de blé
De Monsieur Etienne de Kérandoaré
Mari Madalen, Mari plac´h gwechall
Le printemps ramène les longues journées,
Diwezhiou labour, er parkou segal,
Parkou braz an Aotrou Stephan Kérandoaré
Le dimanche elle le voyait prier dans l´église de Hédé
Dieu tu l´aimais, soumise, effacée, il ne t´a jamais regardée.
Yuna Madalen, un siècle a passé
Le printemps ramène les longues journées
Plus lourde est la chaîne quand revient l´été
Pour une ouvrière de chez Kérandoaré
Yuna Madalen, goude kant goan,
Le printemps ramène les longues journées
Re bounner ar bec´h pa ze gouezh an hanv,
´Vit ur vicherouez eus ti Kérandoaré.
Mais le dimanche pendant qu´il va chasser aux garennes de Hédé
Tu vas à Rennes, tu vas dessiner sur l´usine un poing noir serré.
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La ville que j'ai tant aimée |
Elle est née d´une ferme tout en haut d´un rocher
Cette ville que j´ai tant, tant et tant aimée
Du lavoir à l´hiver, de l´église à l´été,
Les siècles s´enchaînaient aux années...
Ils avaient les moissons pour vacances l´été
Et les femmes saignaient sur le lin des rouets
Et la pluie tombait blanche sur les toits ardoisés
Dans la ville que j´ai tant aimée
On y venait de Nantes les dimanches d´été
Avant qu´elle ne soit grande quand notre siècle est né
Chemises et robes blanches les jardins ouvriers
Fleurissaient sous des ciels de pommiers
C´est la fin de l´enfance et nous avons dansé
Dans l´école un dimanche, il y a six années
Le soleil a brillé sur les toits ardoisés
De la ville que j´ai tant aimée
Et les filles riaient et les hommes buvaient
La ville était adulte et les arbres chantaient
Et puis une aube grise un matin s´est levée
L´herbe rouille et l´aubier est gelé
Ils ont tout brisé, balayé et brûlé
Ils ont tout interdit tout arraché
Et la pluie tombe noire sur les toits ardoisés
De la ville que j´ai tant aimée
J´y ai vu un gamin en costume arlequin
Peindre un arbre bleuté dans un étang gelé
Nous avons su apprendre aux enfants à rêver
Dans la ville qu´ils ont tant aimée
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Pelot d'Hennebont |
Ma chère maman je vous écris
Que nous sommes entrés dans Paris
Que je sommes déjà caporal
Et serons bientôt général
A la bataille, je combattions
Les ennemis de la nation
Et tous ceux qui se présentions
A grand coups d´sabres les émondions
Le roi Louis m´a z´appelé
C´est "sans quartier" qu´il m´a nommé
Mais "sans quartier", c´est point mon nom
J´lui dit : "J´m´appelle Pelot d´Hennebont"
J´y aquiris un biau ruban
Et je n´sais quoi au goût d´argent
Il dit : "Boute ça sur ton habit
Et combats toujours l´ennemi"
Faut qu´ce soye quèqu´chose de précieux
Pour que les autres m´appellent "monsieur"
Et foutent lou main à lou chapiau
Quand ils veulent conter au Pelot
Ma mère si j´meurs en combattant
J´vous enverrais ce biau ruban
Et vous l´foutrez à votre fusiau
En souvenir du gars Pelot
Dites à mon père, à mon cousin
A mes amis que je vais bien
Je suis leur humble serviteur
Pelot qui vous embrasse le cœur
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Si mort a mors |
Si les matins de grisaille se teintent
S´ils ont couleur en la nuit qui s´éteint
Viendront d´opales lendemains
Reviendront des siècles d´or
Cent fois mille et mille aurores encore
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S´il n´en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d´or
Reviendront les siècles d´or
Cent fois mille et mille aurores encore
Si moribonds sont les rois en ripaille
Si leurs prisons sont des cages sans fond
Viennent l´heure des évasions
Reviennent des siècles d´or
Cent fois mille et mille aurores encore
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S´il n´en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d´or
Reviendront les siècles d´or
Cent fois mille et mille aurores encore
Si mille soleils de métal prennent voile
Dix mille soleils de cristal font merveille
Viennent des lueurs de vermeil
Reviennent des siècles d´or
Cent fois mille et mille aurores encore
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S´il n´en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d´or
Reviendront les siècles d´or
Cent fois mille et mille aurores encore.
Si mille brigands à l´encan font partage
Dix mille enfants des torrents font argent
Viennent des fleurs de safran
Reviennent des siècles d´or
Cent fois mille et mille aurores encore
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S´il n´en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d´or
Reviendront les siècles d´or
Cent fois mille et mille aurores encore
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Le renard |
La voile claque au vent , Le renard glapit dans le champ, Toile rouge au vent, vent de l'ouragan, vent de guerre, loi des géants.
La Loire roule sang, le renard mort à belles dents Bois le rouge sang , le sang des Normands, que la brume noie dans le temps.
Ils ont réduit Vannes en fumée , de Noel à Saint -Jean, Landevennec et Noirmoutier, de Paques à Saint - Laurent, Ravagé fermes et vergers , de Dol ont fait leur camp Fauché le foin , mangé le blé, Et bu le vin des francs.
Refrain,
Ils ont féri, ils ont forcé, pucelles et filles en champs, Ils ont pillé Rennes et navré, bourgeois et paysans, Défait Redon , Redon noyé , dans la Vilaine en sang j'ai mis le cuir noir et l'acier, avec Anglois et clans
Refrain,
Passée la mer,avons marché, sur Nantes et ses murs blancs, Jeté la lance et reculé, du levant au couchant Ardé par le feu de l'étè, j'ai bu l'eau du torrent, Jailli du coeur d'un peuplier, Dedans le pré d'Anian.
Refrain
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Kan peoc'h |
n kazarn, kan brezel
Komz kazus, komz bleiz
Kan kounar, kan kiger
Komz kerzu, komz korker
Klemmvan, keinvan
Tenvalijenn, kann
Klemmvan, keivann
Kastizadur, kann
Kan peoc'h, kan ébrel
Komz kendalc'h keltiek
Kan morvran, karantez
Komz dazont, komz nevez
Kalon hendad
Frankiz ha kengred
Kalon grennblac'h
Frankiz ha kengred
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La découverte ou l'ignorance |
Le breton est-il ma langue maternelle?
Non! Je suis né à Nantes où on n´le parle pas.
Suis-je même breton???... Vraiment, je le crois...
Mais de pur race!!!... Qu´en sais-je et qu´importe?
Séparatiste? Autonomiste? Régionaliste?
Oui et non... Différent...
Mais alors, vous n´comprenez plus :
Qu´app´lons-nous être breton,
Et d´abord, pourquoi l´être?
Français d´état civil, je suis nommé français,
J´assume à chaque instant ma situation de français.
Mon appartenance à la Bretagne
N´est en revanche qu´une qualité facultative
Que je peux parfaitement renier ou méconnaître...
Je l´ai d´ailleurs fait...
J´ai longtemps ignoré que j´étais breton...
Français sans problème,
Il me faut donc vivre la Bretagne en surplus
Et pour mieux dire en conscience...
Si je perds cette conscience,
La Bretagne cesse d´être en moi.
Si tous les bretons la perdent,
Elle cesse absolument d´être...
La Bretagne n´a pas de papiers,
Elle n´existe que si à chaque génération
Des hommes se reconnaissent bretons...
A cette heure, des enfants naissent en Bretagne...
Seront-ils bretons? Nul ne le sait...
A chacun, l´âge venu, la découverte... ou l´ignorance!
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Gwerz jorj courtois |
Dans les prisons de Nantes,
Y avait un prisonnier
Atteint dans la sentence
Mais déjà condamné
Condamné au silence
Lam delidam delila
Condamné au silence
Depuis plusieurs années
Un matin de Décembre
On l´emmène à juger
Un complice à l´audience
Mais quand joue le Greffier
Impose le silence
Lam delilam delila
Impose le silence
A toute l´Assemblée
Le tribunal de Nantes
Sur l´heure est assiégé
L´accusé parlemente
Avec les policiers
Libère une étudiante
Lam delilam delila
Libère une étudiante
La presse et des jurés
Les braves gens de France
L´amènent à la télé
Disent faut le descendre
Le pendre, le brûler
Dedans les rues de Nantes
Lam delilam delila
Dedans les rues de Nantes
S´enfuit le révolté
Il finit par se rendre
N´a pas le sang versé
Il a tenté sa chance
Ne l´auriez-vous tentée?
Et dans l´indifférence
Lam delilam delila
Et dans l´indifférence
Courtois reste prisonnier
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Les filles de Redon |
Y a core dix filles dans l´bourg de R´don
Qui tapent du pied quand l´amour les prend
Tapent du pied, sautent en rond
Comme des grenouilles dans un ruisseau.
Y a core neuf filles dans l´bourg de R´don
Qui tapent du pied quand l´amour les prend
Tapent du pied, sautent en rond
Comme des grenouilles dans un ruisseau.
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Le mariage insolite de Marie la bretonne |
Elle a retiré son tablier
Pour mettre une robe de mariée
Elle a caché ses mains dans des gants
Et ses pieds dans des souliers... blancs
Elle s´est regardée dans le miroir
Et s´est trouvée belle
Puis elle est descendue en chantant
En offrant ses sourires au printemps
Aux grands arbres et aux oiseaux
S´est assise près de l´étang
Se voyant et s´admirant... dans l´eau
C´est lorsqu´elle voulut se relever
Qu´elle vit un jeune homme s´approcher
Il semblait sortir du fond de l´eau
Tout mouillé, elle l´a trouvé... beau
Et elle a compris à son regard
Qu´il la trouvait belle
Et son corps ne s´est pas défendu
Et l´amour, en elle, s´est répandu
Et la cloche a sonné au château
C´est alors que l´inconnu
S´est perdu, a disparu... dans l´eau
Elle est remontée dans le grenier
A rangé dans la malle d´osier
La robe, les souliers et les gants
A remis son tablier... blanc
Pour préparer le repas du soir
Faire la vaisselle
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La jument de Michao |
C´est dans dix ans je m´en irai
J´entends le loup et le renard chanter
{2x}
J´entends le loup, le renard et la belette
J´entends le loup et le renard chanter
{2x}
C´est dans neuf ans je m´en irai
La jument de Michao a passé dans le pré
La jument de Michao et son petit poulain
A passé dans le pré et mangé tout le foin
{2x}
L´hiver viendra les gars, l´hiver viendra
La jument de Michao, elle s´en repentira
{2x}
C´est dans huit ans...
C´est dans sept ans...
C´est dans six ans...
C´est dans cinq ans...
C´est dans quatre ans...
C´est dans trois ans...
C´est dans deux ans...
C´est dans un an...
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